L'examen de la feuille de route du ministre des colonies nous est présentée au moment où les données économiques publiées récemment montrent les graves difficultés et dysfonctionnements économiques et sociaux de la Guadeloupe. Avec un taux de croissance de 1,3 % mais de 0,60 % si on ne tient pas compte des services non marchands c'est à dire des salaires des fonctionnaires , 30 % de chômage , 2,2 % d'inflation , un taux de couverture commerciale d'à peine 10 % , des ressources composées pour une bonne part d'importations , des inégalités de revenus scandaleux , une forte précarité des emplois créés , une baisse considérable du pouvoir d'achat notamment chez les smicards , les retraités et les chômeurs, la Guadeloupe va droit dans le mur .
La feuille de route présentée par le ministre des colonies n'est pas à la hauteur des défis qui nous assaillent et des espérances des plus lucides d'entre nous . Elle est en effet identique à celle des conservateurs de droite qui occupaient le pouvoir précédemment. Il s'agit en réalité pour les conservateurs socialistes de tenter de rendre dynamique un système économique colonial qui génère automatiquement des déséquilibres, notamment dans les domaines de l'emploi et des ressources créées, depuis de très nombreuses années en renforçant sa fonction de consommation de produits importés . Ce n'est donc par hasard que la chèreté de la vie qui est inéluctable dans un tel système est considérée comme la priorité des priorités et la perte du pouvoir d'achat non prise en compte car il n'y na pas de volonté de supprimer les formidables inégalités de salaires. Multiplier les emplois aidés qui se retrouvent le plus souvent dans des associations subventionnées par les pouvoirs publics est un poison pour les jeunes qui se font ainsi exploités .De toute évidence, très rapidement, cette feuille de route va aggraver notre situation économique et sociale en voulant maintenir en l'état un système branlant et non performant . Elle va aussi avec le maintien de la défiscalisation renforcer les mécanismes qui permettent au capital français de s'approprier toutes les activités économiques de notre pays.
Nous n'allons pas regarder les conservateurs socialistes détruire notre pays avec leur politique d'intégration économique et politique. Avec la négociation que nous sollicitons nous allons nous attaquer à tout ce qui empêche à la Guadeloupe de disposer d'une économie , dotée d'un appareil de production de biens et de services conséquent, ce qui constitue l'unique manière d'avoir un fort taux de croissance , de réduire les importations de produits fabriqués en France, de tendre vers le plein emploi, de permettre une égalité de tous dans l'accès à la consommation et de construire un modèle social et fiscal conforme à nos intérêts et à nos principes de solidarité et d'excellence. Nous demandons l'abrogation de tous les textes sur l'essence et le gaz qui ont permis au Groupe total de s'enrichir et l'engagement de poursuites pour qu'il puisse nous rembourser. Les guadeloupéens ne doivent se laisser ni endormir ni se décourager : nous avons les ressources pour construire un pays exemplaire.
POUR LA DIRECTION POLITIQUE
JEAN-PAUL ELUTHER