Le 20 mars 1946 , le journal officiel français publiait la loi n° 46-451 classant la Guadeloupe comme département français , il y a donc 66 ans . Cette loi a été le fruit de l'action des députés communistes martiniquais AIME CESAIRE et LEOPOLD BISSOL, de RAYMOND VERGÈS de la Réunion et de GASTON MONNERVILLE qui formaient à l'époque le clan des français qui ne voyaient et ne vivaient que pour la France .N'y figure aucun député guadeloupéen car ceux ci s'étaient montrés très réservés sur une loi qui faisait perdre à la représentation politique de notre pays de nombreux pouvoirs . Cette loi fut donc imposée aux guadeloupéens . Le silence dont font preuve en cette circonstances les conservateurs défenseurs du système en dit long sur sa pérennité .
La célérité subite des dirigeants français en 1946 , est en réalité l'illustration du refus obstiné de la France de discuter avec les Nations unies et les États unis, le chef de file de l'Occident, de l'avenir de l'empire colonial français en dépit des dispositions dedécolonisation de la Charte des Nations unies et notamment de son article 73. Ainsi , cette loi votée , la France a refusé de transmettre au comité de décolonisation des Nations unies les renseignements qui étaient demandés aux états administrant les territoires colonisés . Par ailleurs , les autorités françaises n'ont pas demandé aux guadeloupéens de voter comme le prévoit le droit international estimant que le vote de leur parlement suffisait .
En 65 ans, la Guadeloupe a beaucoup changé .Mais, ce changement n'est pas une conséquence de la départementalisation comme le pérore régulièrement la France et les conservateurs car le passage de sujet français à celui de citoyen français n' a rien changé , les guadeloupéens participant déjà à des élections françaises et payant l'impôt .
Les progrès que nous avons connus ont été provoqué par trois phénomènes : tout d'abord l'obligation imposé par la charte des Nations unies aux états colonisateurs d'appliquer aux populations colonisées les mêmes droits qu'à ceux considérés comme citoyens ; d'autre part les trente glorieuses qui ont considérablement enrichi la France et enfin le génie guadeloupéen qui a su optimiser avec brio la situation politique , économique et financière imposé à la Guadeloupe.
Malgré un contexte d'assimilation outrancière , la nation guadeloupéenne a définitivement pris naissance et s'est renforcée en développant des traits qui lui sont propre, des principes et des valeurs qu'elle voudraient bien faire appliquer pour faire triompher sa conception du bonheur . De nombreux guadeloupéens réclament la liberté de la Guadeloupe pour que les guadeloupéens puissent se gouverner et s'administrer . Empêcher à cette volonté de se réaliser est extrêmement dangereux .Tous les obstacles érigés par la France et ses alliés conservateurs ont au contraire favorisé une fuite en avant identitaire qui ne préjuge rien de positif pour l'avenir.
L'heure du changement a donc sonné .Pour que nos compatriotes puissent l'assumer, il faut appliquer à notre pays le droit international de la décolonisation » .
POUR LE BUREAU POLITIQUE, JEAN PAUL ELUTHER