Les élections présidentielles et législatives françaises approchent et cela donne des ailes aux conservateurs socialistes et libéraux . Ils organisent réunion sur réunion , publient des proclamations enflammées qu'ils n'hésitent pas à qualifier de noms pompeux. La dernière publication , leur projet guadeloupéen enfin sorti des limbes n'apporte rien dans le domaine politique que l'on ne savait déjà. Les conservateurs socialistes qui sont majoritaires au conseil régional et les conservateurs libéraux se considèrent comme des français et ils proposent que les guadeloupéens continuent à être gouverné et administré par l'état français .Ce n'est donc que par inadvertance que l'on voit poindre dans cette fade proclamation technocratique les concepts de peuple guadeloupéen voire de nation guadeloupéenne . Être français en effet signifie que l'on appartient à la nation française et à son état .Pour les conservateurs, la Guadeloupe constitue simplement un territoire appartenant au territoire français et c'est pour cette raison que son principal handicap est d'être éloignée de la métropole le centre de l'empire . Il s'agit en définitive de l'expression contemporaine d'un courant de pensée de la petite et moyenne bourgeoisie guadeloupéenne qui a pris naissance en 1848 au moment de la deuxième abolition de l'esclavage et qui se continue sans modifications de fond. Étant français , les conservateurs veulent simplement quelques aménagements de détail aux institutions françaises implantées dans notre pays.
Bien entendu notre vision nationale, nous disons bien nationale,est fondamentalement différente. Les nationalistes ne se considèrent pas comme français . Nous sommes des guadeloupéens et nous assumons notre état quelque soit les circonstances. Les guadeloupéennes et les guadeloupéens celles et ceux qui ont pris naissance ici ou sont nés de parents guadeloupéens forment un peuple. Ils vivent dans une nation qui est la Guadeloupe .Le territoire de cette nation n'est pas une excroissance de la France. C'est un territoire caribéen et américain situé dans le continent américain dont la CELA vient de dire qu'il appartient aux femmes et aux hommes de ce continent qui est entrain de vivre sa deuxième libération face à l'occident. Les valeurs de la république française ne sont pas les nôtres . A vrai dire , nous n'en n'avons pas besoin car nous avons hérité de notre histoire et de notre présent d'un ensemble impressionnant de valeurs et de principes dont nous sommes fiers .Politiquement, la nation est une communauté distincte des individus qui la composent . Cette nation ne peut être que souveraine et le peuple qui y vit a le droit inaliénable de choisir librement son système politique, économique , social , culturel et diplomatique. C'est ce qu'affirme solennellement le droit international. On retrouve explicitement posé le principe de Souveraineté nationale dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789: "Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément". La souveraineté appartient donc à la nation qui est un ensemble qui ne se limite pas aux seuls citoyens présents, mais inclut les citoyens passés et futurs ; elle est supérieure à la somme des individus qui la composent. Aussi, c'est une souveraineté dont le titulaire est la nation, entité collective et indivisible.
Conformément aux dispositions du droit international , le peuple a le droit de choisir son système de gouvernement et d'administration par une élection transparente et honnête qui n'a jamais été organisée dans notre pays du fait du refus de la France qui pourtant se présente comme le défenseur du droit des peuples quand cela arrange ses intérêts. Dire que la participation des guadeloupéens aux élections françaises y compris la consultation de décembre 2003 où ont voté les inscrits sur la liste électorale sont l'illustration de l'application du droit à l'autodétermination est dénuée de tout fondement juridique. Au contraire , nous proposons d' élaborer une réglementation de ce principe intangible du droit international par une négociation entre toutes les forces guadeloupéennes , la France et les Nations unies au sein d'une conférence nationale où seront représentées toutes les forces politiques et sociales de notre pays et non dans le cadre d'un congrès qui est une institution française. Cette réglementation comportera notamment , la date de la consultation , son organisation , la détermination des votants , son renouvellement tous les cinq ans et le statut de la minorité après l'élection. Nous annexerons à notre position sur la souveraineté de notre nation le projet politique que nous proposons : la création d'un état ayant à la base la commune chargée de l'administration du cadre de vie ; des institutions centrales de type présidentiel avec une assemblée nationale de 33 membres élue à la représentation proportionnelle ; un président élu tous les cinq ans au suffrage universel direct à un tour pour un seul mandat ; des institutions judiciaires indépendantes organisées autour d'une cour suprême ; un système de protection sociale administrée par les forces économiques et syndicales ; un système de régulation économique toujours administrée par les forces socio-économiques.
Projet guadeloupéen contre projet guadeloupéen avons nous dit en titre de cet article .Ceux qui se disent démocrates doivent bien que c'est le droit international qui prime et non le droit national qui doit se conformer à la législation internationale.Les nationalistes proposent comprendre aux guadeloupéens de convertir nos rêves en victoires .