LA CONVENTION POUR UNE GUADELOUPE NOUVELLE a examiné avec attention le projet de loi de finances pour 2012 adopté par le conseil des ministres français dont l'objectif principal est de diminuer rapidement les déficits colossaux du pays engendré par une gestion approximative des affaires publiques depuis de longues années par des gouvernements de droite et de gauche et par une augmentation régulière de la pression fiscale.
Nous dénonçons que cette loi des finances soit dans sa dimension guadeloupéenne régie par les mêmes principes et les mêmes pratiques qui ont lamentablement échoué dans le passé et qui explique dans une large mesure la grave situation économique et sociale que connait la Guadeloupe. Ses principes sont : ce qui est applicable en France est applicable à la Guadeloupe ; absence de transparence car le financement de l'action publique en Guadeloupe est noyée dans les dépenses et les recettes globales françaises ce qui permet les pires affirmations ; absence de vérité car jamais ne sont évoqués et discutés honnêtement les graves problèmes économiques et sociaux de notre pays.
Alors que la Guadeloupe traverse une terrible récession que les organismes officiels français masquent, la réponse de cette politique budgétaire est particulièrement inadaptée. Elle nous impose une baisse des dépenses publiques alors que nos services publics sont médiocres comme l'attestent les difficultés dans les écoles et la police alors que toutes les expériences montrent que la rigueur bloque la croissance économique dont nous avons besoin pour régler le problème du chômage. Cette politique n'envisage aucune mesure pour nous faire sortir de l'économie supermarché qu'est devenue notre pays alors que beaucoup estiment indispensable une restructuration de notre mode de croissance économique pour permettre à la Guadeloupe d'accroitre ses ressources afin de satisfaire nos besoins essentiels et créer des emplois pour les 62000 qui en cherchent vainement . Il ne suffit pas d'affirmer des généralités ronflantes du type, « la première orientation consiste à développer un modèle de croissance endogène reposant sur les atouts de ces territoires, conformément à l'objectif de la Lodeom ». Il faut dire la vérité et agir sérieusement. Pour financer des services publics de qualité, impulser une forte croissance de la production guadeloupéenne et appliquer une stricte égalité fiscale il nous faut une autre politique économique et budgétaire fondée sur le respect scrupuleux de l'identité de notre pays. Nous en sommes très éloignés avec ce projet de loi des finances qui continue comme avant alors que l'environnement gronde autour de nous. Le moment est venu de sortir du conservatisme institutionnel et de laisser les guadeloupéens débattre et choisir.