LA CONVENTION POUR UNE GUADELOUPE NOUVELLE a examiné avec attention le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012 présenté le 22 septembre à la Commission des comptes de la Sécurité sociale avant qu'il ne soit adopté par le conseil des ministres puis par le Parlement.
Nous regrettons qu'il n'y ait toujours pas un véritable budget social qui intègre toute la protection sociale avec notamment les retraites complémentaires, le chômage, l'aide sociale et qui soit territorialisé.
Les idéologues conservateurs de droite et de gauche qui avaient fondé leur choix d'intégration à la France, avec son système de tutelle politique , économique et financière, afin que les travailleurs de la Guadeloupe puissent bénéficier de la sécurité sociale sont entrain de constater dans ce domaine pour eux hautement stratégique le danger qu'il y a à faire confiance aux autres pour un système de protection sociale. Il n'y a pas en Guadeloupe de véritable solidarité entre les groupes sociaux et la situation ne fait qu'empirer. Il est indispensable de diagnostiquer ce système afin d'engager la responsabilité de ceux qui le dirigent sans partage depuis longtemps.
Ce projet est au service d'un seul objectif, la réduction du déficit, car il atteint 18,2 milliards d'euros cette année. Le gouvernement souhaite le ramener à 14 milliards en 2012, et concentre ses efforts sur l'augmentation des recettes. Les autorités françaises continuent à refuser la transparence que beaucoup de guadeloupéens réclament .Personne ne sait qu'elle est la situation exacte des comptes de la protection sociale en Guadeloupe et quelle est la part de notre pays dans ce déficit. Rien d'étonnant à cette situation car Il s'agit d'une des composantes d'une politique qui affirme sans réel fondement que sans la France nous serions dans la misère. Il diminue des dépenses, indemnités journalières, réduction de l'ONDAM (Objectif national des dépenses d'assurance-maladie), la limitation des déficits hospitaliers, ce qui réduit l'accès aux soins de nos compatriotes déjà en grande difficulté comme le montre les récentes statistiques sur la pauvreté en Guadeloupe. Il augmente les recettes , taxation des mutuelles déremboursement de médicaments ce qui vient diminuer un pouvoir d'achat en chute libre .
La Guadeloupe dont la fragilité économique est très grave doit savoir que les français auront beaucoup de peine à résoudre les problèmes de leur système de protection sociale, qui vont bien au-delà du dérapage des déficits, sans donner un cap clair et nouveau aux politiques de santé publique et de protection sociale . Le contrôle des dépenses et l'équilibre des comptes n'est qu'une composante de l'équation. La gestion purement comptable ne doit pas occulter la forêt des crises que le système traverse.
La Guadeloupe doit abandonner le principe du suivisme social que les conservateurs et socialistes lui ont imposé depuis de longues années en guise de politique sociale et s'atteler à la construction de sa propre protection sociale fondée sur la solidarité, la satisfaction des besoins et la volonté de faire face aux risques de la vie. Pour se doter d'une protection sociale juste et solide, il existe trois leviers d'action, qu'il faut activer simultanément, tout en introduisant davantage de démocratie dans la gestion même du système de protection sociale. D'abord, mener une politique active de croissance de la production et de l'emploi. Ensuite, engager une réforme des prélèvements sociaux. Enfin, il faut mener une politique cohérente et efficace de prévention des risques.
FAIT A PONTE A PITRE LE 23 SEPTEMBRE 2012