LA NATION : Quel est votre sentiment après le premier congrès de FKNG?
Je suis particulièrement satisfait de ce congrès qui a répondu aux attentes de mon organisation qui est un des membres de FKNG. Nous avons arrêté une feuille de route détaillée , précise, pour les trois ans qui viennent qui tourne autour de deux grandes priorités , gagner la bataille pour nous propulser vers l'indépendance et construire uneorganisation politique solide .
LA NATION : Pourriez nous préciser les termes de ce que vous appelez la bataille de l'indépendance ?
La bataille de l'indépendance est le processus par lequel nous allons créer un rassemblement majoritaire autour de la nécessaire indépendance politique et économique de la Guadeloupe. Nous avons voulu lancer le débat et nous sommes satisfaits de constater qu'il tend à se situer au centre de la vie politique de notre pays. Nous ambitionnons maintenant de convaincre notre peuple qui ne l'est pas encore de sa nécessité ce qui nous paraît normal vu l'intense propagande diffusée par les français et leurs alliés guadeloupéensconservateurs. Pour améliorer notre offre politique nous ne nous contenterons plus de proclamer la nécessité pour le triomphe de notre conviction d'affirmer que nous sommes pour l'indépendance et la souveraineté . Quand un peuple veut diriger ses affaires il doit construire un état qui est une entreprise produisant des services collectifs dont a besoin le pays pour la plus grande satisfaction des citoyens clients. A la CPGN nous proposons de construire un régime parlementaire dans une république fraternelle , solidaire et qui fait du travail sa devise . Les institutions de notre république seront une assemblée populaire , un gouvernement dirigé par un premier ministre et un président de la république chargée de faire fonctionner les institutions . Nous allons donc lancer le débat autour d'un projet de constitution précédé par une déclaration de droits et devoirs qui puise son inspiration dans la Déclaration de DELGRÈS que nous allons enrichir par des apports plus contemporains tirés de la lutte de ceux qui se battent pour une Guadeloupe authentique . Outre ses instances politiques de prise de décision , l'entreprise Guadeloupe disposerad'une administration que nous voulons compétente afin de gagner la bataille de la bonne gouvernance. Les guadeloupéens doivent savoir que notre gouvernance sera sérieuse , compétente et performante au contraire de celle des français qui est bureaucratique et inefficace. Nous nous attacherons plus particulièrement à doter notre pays d' un budget qui tout en répondant aux besoins des citoyens de la Guadeloupe sera toujours équilibré. Ce budget, approximativement de 4 milliards d'euros, sera financé par un nouveau système d'impôts dont le fonctionnement reposera sur la justice : les contributions de nos compatriotes seront strictement fonction de leurs revenus. Ceux qui croient que nous ne seront pas capables de faire fonctionner un état ou l'entreprise Guadeloupe se trompent lourdement . Notre république enfin doit construire une société nouvelle fondée sur la solidarité et l'équité qui vise à traquer toutes les inégalités. Notamment les entreprises qui permettent à notre pays de s'enrichir seront majoritairement détenues par du capital et du travail guadeloupéen et dirigées et gérées démocratiquement c'est à dire que tous les acteurs qui participent à son fonctionnement participerons à sa gestion et ses profits seront distribués équitablement et après concertation . Notre pays se meurt des pwofitasyon qui déstabilisent et obèrent la cohésion sociale et culturelle .
LA NATION : Pourriez vous indiquer le contenu de l'autre composante de cette bataille, l'organisation ?
Nous ne gagnerons pas la bataille de la souveraineté sans une organisation solide qui soit à la fois politique , syndicale et culturelle. Elle doit en effet se déployer dans ces trois directions car le périmètre de la guerre de libération du siècle actuel est à la fois politique ,syndicale et culturelle .C'est dire que les organisations du 20e siècle spécialisées dans un secteur ne sont pas adaptées aux combats du 21e siècle. Elle doit aussi s'appuyer sur des groupes sociaux qui ont un intérêt à vivre nationalement et dans l'égalité . Ce sont pour nous les classes sociales populaires qui aujourd'hui vivent du SMIC et des prestations sociales allouées par les autorités françaises qui profitent pour les manipuler et des membres des autres groupes sociaux qui adhèrent à notre vision solidariste . Elle doit aussi investir notre société notamment dans le domaine culturel où se maintient notre culture qui est une culture de préservation de nos acquis historiques par un combat permanent. Elle doit enfin s'employer à créer un blocmajoritaire avec d'autres organisations politiques qui ont le mêmeobjectif de supprimer l'ordre colonial dans ses composantespolitiques , économiques et sociales. La réponse à la colonisation est nationale et sociale .
Merci Monsieur le président et à bientôt