Après le cyclone LKP dont les bourrasques continuent de secouer notre pays , la tentative du gouvernement français de reprendre la main en organisant des états généraux et en refusant de respecter les protocoles qu'il a signé et les élections régionales françaises en Guadeloupe dont de nombreux électeurs ne sont pas guadeloupéens, les rapports de force politiques mine de rien ont profondément changé. Malheur à ceux qui se contentent d'une analyse superficielle . Premier constat : les conservateurs ont désigné leur chef car ils ont été pratiquement les seuls à voter comme en témoigne le taux considérable de l'abstention et du vote blanc ou nul . LUREL est d'ailleurs redevenu président du conseil régional en raison de cette abstention . Avec un taux de participation plus élevé il y aurait eu un second tour . Les déclarations triomphalistes de certains sont curieuses à cet égard . Deuxième constat, la composition de la famille conservatrice , son idéologie et les modalités de son intervention se sont notablement précisées. Dorénavant il ne lui sera plus possible de mentir ou de dissimuler son projet comme les conservateurs socialistes l'ont fait pendant longtemps en évoquant l'union de la gauche pour contraindre certaines forces nationales à voter pour eux . Les oppositions dans ce groupe sont exclusivement fondées sur des querelles de personnes car le programme et l'idéologie conservateurs défendus par tous réclament le maintien de l'ordre colonial que les conservateurs justifient comme nécessaire parce que le peuple le veut dans la mesure où il lui garantit un haut niveau de vie au contraire de la souveraineté qui est le prélude à la misère. Troisième constat : les autorités françaises libérales qui gouvernent actuellement la France sont fragilisées du fait de l'ampleur de leur défaite aux régionales . De toute évidence leur volontarisme va diminuer car leur objectif principal aujourd'hui est leur réélection en 2012 à la tête de l'état français . Quatrième constat : en face des conservateurs l'alternative nationaliste reste la seule force. Après 20 ans au moins d'enfer où les idées nationales n'étaient plus entendues non pas parce qu'elles ne plaisaient plus mais parce qu'elles étaient devenues dominantes comme en témoigne le triomphe de leurs idées culturelles et de beaucoup de leurs préoccupations, l'alternative nationale s'affiche comme le seul projet en face de la pensée unique intégrationniste . L'abstention en réalité a plusieurs significations: c'est bien sur l'illustration que beaucoup de guadeloupéens ne font pas confiance à la politique des maitres de l'ordre colonial incapable de régler leurs problèmes quotidiens et d'éradiquer la pwofitasion. Elle illustre aussi la fatigue de notre pays qui s'est fragmenté et disloqué au point que le chacun pour soi a remplacé le vivre ensemble . La désillusion et la perte de confiance dans leur justice, leurs partis politiques et plus généralement leurs pouvoirs est croissante. Beaucoup de nos compatriotes pensent que de nos jours, on ne peut arriver au sommet sans être corrompu .C'est la forme du modèle social, étatiste et corporatiste que la france nous a imposé qui est à l'origine de cette situation catastrophique. Le corporatisme, qui octroie des droits sociaux associés au statut et à la profession de chacun, segmente et opacifie les relations sociales. L'étatisme qui réglemente l'ensemble des domaines vide le dialogue social, entrave la concurrence et favorise la corruption. Le système des statuts n'accepte pas le traitement égal de tous. L'abstention est aussi l'expression d'une volonté nationaliste car de nombreuses forces politiques qui se réclament du nationalisme ont appelé à boycotter les élections qu'elles considèrent avec raison comme un des piliers de l'ordre colonial. La famille des nationalistes est donc au coeur de la nouvelle configuration politique guadeloupéenne . Cela ne lui était pas arrivé depuis 20 ans car elle s'était laissée séduire par les cris de sirène des socialistes conservateurs et chloroformée par la mutation de l'idéologie marxiste notamment chinoise qui en constituait le socle et tiersmondiste. Les nationalistes doivent assumer leurs responsabilités non pas en diluant leur projet mais en prenant le maquis des consciences pour convaincre et faire rêver un peuple que les autorités françaises et leurs alliés guadeloupéens tentent d'endormir par les délices de la consommation. Le combat sera rude .Mais il vaut la peine d'être mené. La victoire appartiendra à ceux qui seront organisés et seront capable de rassembler .
JEAN PAUL ELUTHER : jpeluther@gmail.com