Dans le cadre de la rentrée politique , JEAN PAUL ELUTHER répond aux questions de l'actualité :
Nous sommes à la veille d'une rentrée politique originale , peux tu nous donner ton sentiment général ?
JPE : Depuis la suspension du mouvement de janvier après la signature d'un protocole avec le gouvenement français réglant les problèmes immédiats que la coalition LKP dont nous sommes membres avait proposé , la GUADELOUPE est restée très active. Il a fallu faire appliquer le protocole notamment dans ses dispositions salariales, faire face à l 'offensive des autorités françaises et de leurs alliés socialistes guadeloupéens qui ont mené une intense camapagne pour dénigrer le mouvement en le rendant responsable des difficultés économiques et sociales alors que tout le monde sait qu'il a s'agit d'une des conséquences de la crise qui a frappé le monde occidental et enfin préparer les négociations pour dessiner la Guadeloupe de demain l . En réalité les autorités françaises ne respectent pas leurs engagements et le nouveau rapport de force politique qui a abouti à une cogestion de la Guadeloupe. Au contraire le calme revenu le gouvernement l a continué à agir comme si rien ne s'était passé : il a organisé des états généraux avec ses fonctionnaires , imposé sans aucune concertation avec les forces vives de notre pays représenté par LKP un plan de relance bien éloigné de nos intérêts économiques et a enfin engagé toujours sans concertation la préparation de sa loi de finances pour 2010. Nous dénoncons ce comportement qui illustre encore une fois le mépris des français et leur volonté de nous considérer comme des assistés sans importance. Les français doivent savoir que le temps du mépris est fini: les guadeloupéens veulent à court terme cogérer leur pays tout en préparant la prise en charge totale de son administration.
Le plan de relance du Gouvernement pour la Guadeloupe vous parait particulièrement scandaleux?
JPE: Ce plan est scandaleux dans la forme comme dans le fond . Dans la forme aucune concertation n'a été organisée par les autorités francaises avec les forces vives de la Guadeloupe . Pour mieux marginaliser ces dernières il considère comme à son habitude que les seules contributions acceptables sont celles des patrons dont la plupart ne sont pas guadeloupéens et ne défendent pas nos intérêts supérieurs et des assembléees locales dont la légitimité a été amoindrie par la force du mouvement de janvier . Par ailleurs aucune analyse et aucun diagnostic partagé n'ont été élaboré.Les experts français considérent que la crise qui frappe l 'Occident et la France étant identique à celle de la Guadeloupe , les mesures francaises suffisent régler le problème économique guadeloupéen . Ce diagnostic encore une fois est faux . En réalité , la crise occidentale a eu peu d'effets sur l'économie guadeloupéenne . Cette crise est venue montrer à nouveau que l'économie de notre pays ne souffre pas d'une demande défaillante mais d'une offre qui a quasiment disparu ce qui l'empêche de tendre vers un équilibre créateur d'emplois . La Guadeloupe n' a pas besoin de relance mais d'une réforme économique profonde qui vise à faire de lui un pays de production car seule la production de biens et de services est le garant d'une croissance solide , durable , créatrice d'emplois qualifiés et de financements pérennes. Nous ne voulons pas de l'ancienne économie que vise à rétablir le plan de relance et nous installe dans la dépendance et la domination des capitalistes étrangers mais d'une nouvelle économie qui nous mette à l'abri de toutes formes de domination.La composante guadeloupéenne du plan francais en dépit du déluge habituel de millions d'euros annoncés par des ministres en visite pour mieux duper comprend en réalité des subventions publiques à des collectivités publiques et des entreprises publiques françaises qui n'apportent rien à la production de richesse dans notre pays .La liste des projets financés dans notre pays illustre la légèreté des autorités françaises : il y deux opérations pour aider LA POSTE et EDF entreprises publiques françaises dont les guadeloupéeens ne possèdent pas le capital et qui nous exploitent depuis longtemps ; la construction d'un hall des sports à Gosier ; la réhabilitation de logements à Saint sauveur Capestere Belle Eau et le remboursement anticipé du fonds de compensation de la tva aux communes pour mieux investir. En réalité on donne de nouveaux moyens financiers aux collectivités publiques pour mieux accroitre les importations . Cette politique est insuffisante car elle ne s'attaque pas aux blocages de notre production imposée par la France et celà conformément au pacte colonial qui veut que les colonies ne produisent pas mais consomment la production métropolitaine .
Quel est ton sentiment sur les deux chantiers ouverts par le gouvernement , les états généraux et la préparation de la loi de finances pour 2010 ?
JPE: Dans ces deux chantiers on retrouve les mêmes caractéristiques que précédement : absence de discussions avec les guadeloupéens et refus de respecter la souveraineté guadeloupéenne garantie pourtant par le droit international de la décolonisation . Par exemple , nous avons dénoncé les états généraux car il s'agissait d'une affaire des fonctionnaires français et non l'affaire des guadeloupéens .Les autorités françaises en organisant leur messe ont en fait rejetté la méthode de négociation qu' elles avaient adopté lors de la finalisation de la négociation avec LKP. Le but était en fait d'empêcher une négociation politique pour dessiner une nouvelle Guadeloupe qui se gouverne et s'administre avec ses institutions et tracer le cadre d'une nouvelle croissance et d'un nouveau développement . il en de même avec le chantier de la loi de finances et de la loi de financement de la sécurité sociales dirigé par des fonctionnaires français et selon leurs règles financières . Avec une telle méthode les citoyens guadeloupéens continurons d'ignorer leurs réelles contributions au financement de leurs dépenses collectives et les français continuerons de faire peur aux guadeloupéens fragiles en leur disant que sans eux nous serions dans la misère . Il s'agit donc d'une grave négation de la souveraineté guadeloupéenne et du droit international. A cet égard nous dénoncons le comportement des socialistes conservateurs qui ne disent rien sur ces chantiers et se préparent en catimini à participer à des élections nationales dont tout le monde sait qu'elles n'apporterons rien à notre pays .
Que compte faire la CONVENTION POUR UNE GUADELOUPE NOUVELLE?
JPE: Nous sommes membres d'une coalition de forces nationales soudées par leur volonté de construire une nouvelle Guadeloupe débarassée de toute pwofitasion. Nous le resterons. Nous sommes aussi un parti politique ayant comme objectif de conduire la Guadeloupe vers l'indépendance nationale afin qu'elle puisse donner aux citoyens les moyens de mener une vie décente . Dans LKP nous continuerons donc à militer pour que cette vision devienne majoritaire et pour que des solutions politiques soient dorénavant proposées aux guadeloupéens pour les sortir de l'impasse dans laquelle la France les maintient avec le soutien actif des conservateurs socialistes qui dirigent nos institutions.Nous proposerons à cet égard qu'un terme soit mis à la suspension du mouvement pour répondre aiux manipulations politiciennes des des français qui visent à nous marginaliser. il faut en particulier faire vivre la cogestion afin que la Guadeloupe soit gouvernée et administrée autrement . Selon nous, seule cette voie nous donne la possibilité à la fois de construire une société solidaire et un pays libre et démocratique.