ET MAINTENANT ?
Comme il fallait s'y attendre , le Conseil constitutionnel en déclarant l'article 4 de la loi du 23 février 2005 de nature réglementaire a ouvert la possibilité pour le Gouvernement de l'abroger par décret sans débat au Parlement et donc sans approbation de la population française juge en dernier ressort . Curieuse démocratie où les élites politiques imposent leur point de vue en utilisant des artifices juridiques .Je ne pense pas que cela soit de la vocation du droit .J'espère que face à d'autres situations , la même sollicitude existera .Cependant , je pense que le moment est venu de donner la possibilité aux citoyens d'utiliser les mêmes procédures ou de pouvoir évoquer la constitutionnalité d'une loi lors d'un procès .
Bien entendu , cette abrogation va dans le sens de mes convictions et de celles des Guadeloupéens, convictions engendrées par des principes forgés par notre histoire et qui constituent notre conception de l'homme et notre vision de l'universel .Notre humanisme n'est donc pas comme trop souvent certains le pensent le produit de "principes de la République" .C'est pourquoi , je pose la question qui me parait essentielle : et maintenant , que faire ? Obliger les Français qui dans l'ensemble sont réticents à commémorer la fin de l'esclavage n'est pas pour nous un objectif suffisant .Je pense au contraire que les conditions existent pour qu' enfin , les vainqueurs de la colonisation et les vaincus puissent sans pression et démagogie réfléchir à comment vivre ensemble et contruire une organisation politique conforme à des principes élaborés ensemble à partir du corpus de chacun des peuples et respectant leur autonomie .Nous ne sommes plus en 1794 , 1848 , 1946 ou 2002 où les élites françaises avec l'assentiment de certains de nos compatriotes nous ont imposé une conception de l'histoire forgée et administrée par les vainqueurs .Ce n'est pas au nom de la Nation française ou de la République d'une France éternelle qui en réalité n'est que l'expression d'un groupe ethnique particulier que nous avons exigé que notre histoire et nos principes soient pris en compte .Nous sommes les héritiers de nos ancêtres qui malgré la défaite nous ont légué un corpus de principes et un souhait : faire que plus jamais des femmes et des hommes soient des esclaves sur cette terre ; assurer en toutes circonstances une réelle solidarité entre les individus . Cette éventuelle construction doit être la résultante de deux humanismes vivants et exigeants , celui des vaincus et celui des vainqueurs.
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