Précédés par les enseignants ( 8545 ),le personnel technique et administratif ( 1795 ), près de 120.000 élèves, feront leur rentrée des classes à partir de lundi. La plus grande entreprise de la Guadeloupe ouvre donc ses portes pour une année marquée du sceau de la loi FILLON dénoncée par de nombreuses organisations syndicales , des partis politiques et des associations de parents d'élèves de la Guadeloupe . Parmi les nouveautés de cette année:
1) L'apprentissage de l'hymne national, désormais obligatoire dans les écoles primaires, dans le cadre d'un enseignement d'éducation civique. Il s'agit d'une des mesures de la loi Fillon sur l'avenir de l'École qui va progressivement s'appliquer à partir de cette rentrée. Elle stipule qu'en plus des paroles, les élèves devront apprendre l'histoire de la Marseillaise. Le programme prévoit que l'élève prenne "progressivement conscience de son appartenance à une communauté nationale". L'enseignant devra aussi lui expliquer la signification des grands symboles de la France et la République, comme le drapeau.
2) La loi Fillon, prévoit également la mise en place d'un dispositif d'aide et de soutien aux élèves en difficulté (emplois de vie scolaire à mi temps ) .
3) Le renforcement de l'apprentissage des langues étrangères.
4) Le remplacement des professeurs absents pour une courte durée. Ils seront désormais remplacés, à l'intérieur des établissements, par leurs propres collègues au sein de l'équipe éducative. Jusqu'au 1er janvier 2006, ce sera sur la base du volontariat, puis obligatoire. Les heures supplémentaires seront limitées à 60 heures par année scolaire et cinq heures par semaine.
5) Le socle de connaissances et de compétences minimales à maitriser en classe de troisième sera défini plus tard .
La CONVENTION POUR UNE GUADELOUPE NOUVELLE , pour qui l'école est un instrument clef de son modèle de développement économique , social et culturel , s'inquiète des conditions de cette rentrée que ceux qui nous dirigent veulent présenter avec l'appui des médias comme une simple affaire technique .
Nous dénoncons :
- Le renforcement du discours et des pratiques assimalationistes qui depuis 1848 font de l'école l'instrument de la disparition de la culture guadeloupéenne et de notre droit naturel à demeurer une nation .La connaissance de la Marseillaise à la fois en termes musical, politique et culturel , la mission d'intégrer les élèves dans la communauté nationale française vont accentuer la dilution de notre pays dans une organisation politique et culturelle qui ne prend pas en considération son existence et ses exigences.
- La confusion des compétences entre collectivités publiques qui aboutit à que ce sont les services du Gouvernement qui en fait dirigent et administrent l'institution scolaire .
- L'absence de véritable égalité des chances qui aboutit à ce que ce sont encore une fois les groupes sociaux de la bourgeoisie qui profitent en priorité du système.
- La modestie des moyens sans commune mesure avec les besoins et plus particulièrement le sort peu enviable des jeunes qui seront embauchés dans le cadre du soutien scolaire qui vivront dans la précarité .
Nous appellons à la mise en place d'une nouvelle Politique scolaire fondée sur la création d'une école Guadeloupéeenne assurant à tous quelque soit son groupe social à la fois l'acquisition de savoir et de compétence et le renforcement de la culture Guadeloupéenne par la connaissance obligatoire de notre histoire , de notre géographie et de notre littérature tout au long du cycle scolaire selon les mêmes modalités que les matieres françaises.
L'appartenance à une même organisation politique exige que les principes et les structures soient élaborés en commun et non qu'un groupe humain puisse délibérément faire disparaitre d' autres coupables d'être différents .
Pour connaitre l'école : www.ac-guadeloupe.fr ; www.service.public.fr (prestations )
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